L’industrie automobile se dirige-t-elle vers une nouvelle crise majeure ?

Alors que la crise sanitaire et les difficultés d’approvisionnement en semi-conducteurs avaient déjà bien entamé l’activité des constructeurs automobile, la situation internationale et ses conséquences pourraient déboucher sur une nouvelle crise majeure pour les industriels du secteur automobile.

Les acteurs du secteur automobile particulièrement touchés par la crise ukrainienne

Le conflit qui secoue l’Est de l’Europe depuis deux semaines maintenant a clairement montré la dépendance importante d’une grande partie du secteur de l’automobile par rapport aux acteurs ukrainiens et russes.

Que ce soit Michelin et la pénurie de noir de carbone rendant difficile la poursuite de la fabrication de pneumatiques, les constructeurs allemands qui ont besoin des énergies d’origine Russe afin de faire tourner leurs machines, ou bien encore l’augmentation globale des prix des matières premières qui touche l’ensemble des acteurs du secteur, la crise ukrainienne ne semble épargner personne, et pourrait même entraîner une situation encore plus difficile que celle générée par la crise sanitaire.

Jusqu’à 1,5 million de véhicules produits en moins à cause de la crise

Certains analystes se sont montrés tout particulièrement pessimistes quant aux conséquences de la crise qui se déroule actuellement. L’impact des difficultés d'approvisionnement des matières premières pourrait engendrer une réduction de 1,5 million de véhicules par rapport à la capacité de production initialement prévue pour 2022. Les câbles électriques, dont l’Ukraine représente à elle seule 7% de la production en Europe, sont tout particulièrement pointés du doigt par les industriels.

Mais les difficultés d’approvisionnement en matières premières ne sont pas la seule crainte des constructeurs automobiles. Ceux-ci craignent également un futur sursaut de l’inflation provoqué par les restrictions et les sanctions imposées à la Russie. Or qui dit inflation dit baisse du pouvoir d’achat des ménages, ce qui risque de porter un nouveau coup majeur à une industrie qui peinait déjà à se relever suite aux dommages causés par la crise sanitaire.